mardi 17 janvier 2012

Historique de l'école de ski de Val d'Isère. Jean Gunié (le père d'Isabelle) avait la médaille N°9 à l'ESF de Val d'Isère.

Trois hommes inspirés, Jacques MOUFLIER le parisien, Charles DIEBOLD l'alsacien et Nicolas BAZILE l'avalin (alors maire de Val d'Isère), passionnés de montagne et convaincus que le site était promis par nature à un avenir brillant, sont à l'origine de la naissance de Val d'Isère, qui, dès sa création, s'est imposée dans le cercle restreint des « grandes stations sportives ».
L'hiver 1932-33, alors que Val d'Isère était un village tranquille presque endormi sous la neige, deux autrichiens débarquaient dans le pays pour enseigner le ski (la méthode de l'Arlberg) aux très rares touristes. Il y avait alors 132 habitants et 4 hôtels (« le Parisien », « le Bellevue », « la Galise » et « les Glaciers ») Ils s'aperçoivent très vite qu'ils ont besoin de quelques montagnards du cru (lesquels pratiquent déjà le « télémark » pour se déplacer et aller à la chasse). Ils sont alors « 4 mousquetaires » : René BAZILE (fils du maire), les frères Adolphe et Fernand BONNEVIE du Fornet et Marcel BONNEVIE, qui assimilent aussitôt le « chasse-neige » méthode utilisée par les autrichiens.
L'hiver 33-34, les autrichiens reviennent mais « la bande des 4 », assez sûre d'elle pour se débrouiller toute seule, fait comprendre aux « étrangers » que les avalins entendent rester maîtres chez eux dès l'hiver suivant.
« D'ailleurs le modèle autrichien commence à en irriter quelques uns. C'est ainsi qu'à Val d'Isère, qui sort de son isolement de fond de vallée grâce au ski, les trois premiers « moniteurs » du coin, René Bazile, Adolphe et Fernand Bonnevie, « balancent dans l'Isère les pancartes des Autrichiens ».
« On en avait un peu marre, raconte Fernand Bonnevie, quatre-vingt-dix ans. On avait appris à skier avec deux d'entre eux, qui nous avaient pris comme assistants quand ils sont venus s'installer en 1932. Mais nous, on voulait être indépendants. René était le fils du maire, il avait treize ans, moi dix-sept et mon frère vingt. On était d'une famille de cultivateurs . On n'avait pas beaucoup de travail ; on faisait la trace et on damait une piste au Makalu, près des maisons. À cette époque, il n'y avait pas d'ESF, pas de diplômes, n'importe qui faisait le moniteur. Il y avait très peu de clients aussi. Ils arrivaient en bus ou en voiture jusqu'à Sainte Foy, puis en traineau jusqu'à Tignes, l'ancien village du lac, puis à pied à Val :ça faisait 7 kilomètres. On montait leur valise et ils nous payaient pour ça ... Ici, personne n'avait encore de paie, sauf le facteur et le cantonnier ! » Extrait du livre Les pulls rouges .
En 1934, le premier remonte-pente est construit (le Rogoney) et Robert PITTE ouvre le premier magasin de sports. L'école de ski de Val d'Isère voit le jour ce même hiver 34-35. Forte de ses 4 pionniers et de quelques autres jeunes du pays (Charles DIEBOLD, Germain MATTIS, Jean GUNIE, Rémi MANGARD, Guy MORIS, Robert MANGARD, Robert RONDI, Jo SCARAFFIOTTI, Félix MATTIS, Henri OREILLER) entraînent les touristes (les termes « clients » puis « élèves » viendront plus tard ...) sur les pentes du « Rogoney » et de la « Savonnette » ... et lorsque certains commencent à se débrouiller, on les emmène en excursion à peaux de phoque sur Solaise ou depuis la Daille vers le col de Fresse. « À la descente, raconte Fernand BONNEVIE, on faisait des traversées entrecoupées de conversions ou d'un virage chasse-neige qui ressemblait déjà au « stem ».
L'hiver 36-37, Charles DIEBOLD ouvre la 1ère Ecole Française de ski, dans laquelle une dizaine d'avalins travaillent cette fois dans le cadre d'un bureau organisé, au lieu de l'individualisme des premières années. En visite à Val d'Isère, les ministres Pierre COT et Léo LAGRANGE se font surprendre par la neige ; la station y gagne en célébrité. Pendant l'été 1937, le Président de la République Albert LEBRUN inaugure la route du Col de l'Iseran. La FFS, en accord avec le syndicat d'initiative de Val d'Isère, organise le premier concours de ski d'été sur le glacier du Pissaillas comportant une descente et un slalom auxquels participèrent l'équipe de France et quelques champions locaux dont René BAZILE. Le Président de la République remit les trophées aux vainqueurs parmi lesquels figurait le champion international Emile ALLAIS qui remporta le premier grand prix. Au terme de cette année 1937, Val d'Isère est devenue une station touristique à part entière.
A partir de 1937-38, les premiers diplômes de moniteurs de ski français sont créés, et , tout naturellement les BAZILE, BONNEVIE portent les premières médailles (Emile ALLAIS porte la n'°1).
Imaginé par Charles DIEBOLD, 1938 vit la naissance du « Chamois de France ». Aujourd'hui, celui-ci est toujours prisé dans toutes les ESF de France. 1938 vit également la création de la STVI et l'école centrale de formation des moniteurs ouvre ses portes au Joseray.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à laisser un commentaire sur le livre d'or...

Satisfait? Pas content? Une précision à ajouter? Une erreur à signaler?

Vos commentaires sont très importants pour nous! Ils contribuent significativement à nous améliorer dans l'accompagnement de vos vacances.