samedi 6 février 2021

L'autre crise sanitaire... Les jeunes manquent d'activité physique ! Le ski est un plaisir est doit être vécu comme tel. Le ski et la pratique d'activités diversifiées contribuent au développement harmonieux des jeunes et cela dans le cadre de l'activité organisée, socialisée, adaptée au contexte. Le ski, c'est bon pour la santé et le moral. "Bouger nous rend plus intelligent et plus heureux" (sous-titre de "Bouge ton cerveau" du Dr W. Susuki, célèbre neurologue américaine)



Pour être en bonne santé, il est essentiel de pratiquer des activités physiques – sport, marche, jeux… - et de limiter les temps de sédentarité devant les écrans. L’Anses publie ce jour une évaluation des risques sanitaires associés à la sédentarité et à l’inactivité physique des enfants et adolescents. Cette expertise montre que les deux tiers des 11-17 ans se situent à un niveau de risque élevé, ce qui peut se traduire par du surpoids, de l’obésité, des troubles du comportement alimentaire ou encore une qualité du sommeil et de vie altérée. Or, les habitudes prises à l’adolescence tendent à s’installer, avec un impact sur la santé et la qualité de vie à l’âge adulte. L’Anses alerte donc aujourd’hui les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence.

L’adolescence est une période charnière au cours de laquelle les habitudes acquises ont tendance à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte avec des effets associés sur la santé. Or, le contexte actuel est particulièrement propice à l’augmentation des temps de sédentarité et tout particulièrement du « temps écran », avec le développement d’une offre numérique abondante et de nouvelles technologies incitant encore davantage à la sédentarité. Les effets du confinement accentuent par ailleurs la tendance à l’inactivité physique et la sédentarité.

En s’appuyant sur les données d’INCA3 (troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française), l’Anses a souhaité évaluer les effets sanitaires de l’exposition des jeunes français à la sédentarité et aux faibles niveaux d’activité physique. Cette expertise s’inscrit dans la continuité des travaux antérieurs de l’Agence, en particulier l’avis de 2016 sur l’actualisation des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité dans lequel elle avait déterminé les seuils sanitaires spécifiques aux 6-17 ans associés à ces deux facteurs de risques que sont :

  • la sédentarité : le temps passé assis ou allongé devant un écran de loisir (télévision, ordinateur, jeu vidéo…), hors temps scolaire. Lorsqu’il est supérieur à 2 heures par jour, ce « temps écran » peut constituer un risque pour la santé ;
  • l’inactivité physique : lorsque l’activité physique est inférieure à 60 minutes par jour, incluant le sport pratiqué pendant le temps scolaire, les jeunes sont considérés comme insuffisamment actifs.

 

Inactivité physique et sédentarité : les deux tiers des 11-17 ans dépassent les deux seuils sanitaires

Selon l’expertise menée par l’Agence, parmi les jeunes de 11 à 17 ans :

  • 66 % présentent un risque sanitaire préoccupant, caractérisé par le dépassement simultané des deux seuils sanitaires : plus de 2 heures de temps écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour ;
  • 49 % présentent un risque sanitaire très élevé, caractérisé par des seuils plus sévères, soit plus de 4h30 de temps écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Parmi ceux-là, 17 % sont même particulièrement exposés, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4h30 d’écran par jour) et d’inactivité physique (moins de 20 minutes par jour) ;
  • le niveau de sédentarité est plus élevé encore chez les adolescents les plus âgées (15-17 ans) et chez les jeunes issus des milieux les moins favorisés.

Par ailleurs, pour les 11-14 ans, les filles sont moins nombreuses (15,5%) que les garçons (24%) à pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour.

Les résultats de cette expertise interpellent fortement l’Anses. En effet, il est extrêmement rare qu’une évaluation des risques montre que les deux tiers de la population étudiée présentent un dépassement des seuils sanitaires, traduisant ainsi une exposition à un niveau de risque élevé pour la santé.

 

L’insuffisance d’activité physique : un risque sanitaire à part entière

L’Anses rappelle que des niveaux de sédentarité élevés, c’est-à-dire des temps longs dédiés aux écrans, sont le plus souvent associés à des risques de surpoids et d’obésité chez les enfants, mais aussi à des troubles du comportement alimentaire ainsi qu’à une qualité du sommeil et de vie altérée. Pratiquer une activité physique permet pourtant d’atténuer les effets néfastes du « temps écran » sur la santé. Au-delà de la pratique sportive, se déplacer à pied, jouer à des jeux de plein air, porter une charge ou encore monter ou descendre les escaliers contribuent également à l’activité physique.

L’activité physique a longtemps été considérée comme bénéfique pour la santé sans pour autant lui être essentielle. L’Anses recommande désormais de considérer l’insuffisance d’activité physique, au même titre que les comportements sédentaires, comme un facteur de risque sanitaire à part entière.

 

Promouvoir et renforcer l'activité physique dès l'adolescence : un enjeu majeur de santé publique

Dès 2016, l’Anses préconisait de rompre le plus régulièrement possible les temps de sédentarité (se lever, s’étirer…) et de diminuer les temps écran en les remplaçant par des périodes d’activité physique, y compris de faible intensité et de courte durée.

Au-delà de ces recommandations, l’Anses alerte aujourd’hui les pouvoirs publics pour des mesures renforcées à ce sujet dans le cadre du Plan national nutrition santé (PNNS), et insiste sur la nécessité de promouvoir des actions :

  • pour lutter contre la sédentarité chez les jeunes, et en particulier envers les adolescents les plus âgés (15-17 ans) et ceux dont le niveau social est le plus faible ;
  • pour développer l’activité physique des jeunes adolescentes à travers notamment la sensibilisation des enfants/adolescents, parents et personnels éducatifs ;

Ces actions devront associer lutte contre la sédentarité et lutte contre l’inactivité physique, de façon à réduire la prévalence des profils les plus à risque.

D’une manière générale, l’Agence rappelle que la réduction des risques liés à la sédentarité et à l’inactivité physique passe par la création d’un environnement global favorable à l’évolution des comportements, tant à l’échelle individuelle que collective : à la maison, à l’école, dans l’espace public à travers le développement des pistes cyclables…Elle rappelle en ce sens l’importance des actions menées par Santé publique France  dans le cadre du PNNS, qui visent l'émergence d'un environnement favorable à un style de vie actif, l'amélioration des connaissances et des compétences des publics, et l’implication des professionnels de la santé, du social et de l'éducation.

Rappel des recommandations de l’Anses de 2016 :

  • favoriser la pratique d’activité physique, de types différents (cardio-respiratoire, renforcement musculaire, souplesse) et en identifiant toutes les occasions de pratique : se déplacer, porter une charge, monter ou descendre les escaliers, être actif à son domicile, etc. sont des pratiques d’activité physique ;
  • encourager la réduction des comportements sédentaires, en réduisant la durée totale passée quotidiennement assis et en interrompant les temps prolongés de sédentarité par des pauses actives. C’est la concomitance de l’augmentation de l’activité physique et la réduction des temps cumulés et continus de sédentarité qui produira les effets les plus marqués sur la santé.

 

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