Alors que la vallée grouille de cyclistes qui ont fuit les hauteurs, Isabelle et moi décidons de nous élever vers les cieux sur la trace des chartreux. Nous montons le versant sud du col de la Charmette tout en faisant le tour complet du Néron.
Montée du col de Clémencière.
Le Néron, parfois appelé autrefois Casque du Néron en raison de sa forme rappelant celle d'un casque romain, est une montagne du massif de la Chartreuse culminant à 1 298 mètres d'altitude.
Le Néron ne tire pas son nom de l'empereur romain, mais d'un terme du dialecte local, neiron, signifiant « noir ».
C'est un sommet fortement individualisé, situé tout au sud du massif de la Chartreuse, dominant l'agglomération de Grenoble et les communes de Saint-Martin-le-Vinoux et Saint-Égrève au sud. Vu de l'est ou de l'ouest, il présente la silhouette d'une croupe arrondie s'élevant vers le nord. Vu du sud ou du nord, il montre une pointe très aiguë. C'est une crête qui, malgré sa faible altitude, représente un parcours qui n'est pas sans dangers pour les ascensionnistes.
Dangers de l'ascension
Encore le Néron. Au début du XXe siècle, la multiplication des accidents au Néron a été l'une des raisons qui ont mené à la création des premiers comités de secours en montagne (le Comité dauphinois de secours en montagne est ainsi fondé en 1910).
Un accident tristement célèbre est celui de Gunther Ulrich. Le 31 juillet 1906, Ulrich et Alfonso Stegemann, deux étudiants allemands, parviennent au sommet du Néron par le couloir Godefroy. Ils tentent de redescendre par le versant de la Monta, mais ils se perdent dans l'obscurité et se séparent. Ullrich se tue en empruntant le couloir qui porte désormais son nom. Ce n'est que quatre jours plus tard que son corps est découvert, et avec lui les squelettes de deux autres personnes disparues cinq ans auparavant1.
De nombreux autres accidents eurent lieu, notamment celui de Berthe Renoux, morte de froid en 1928.
Incendie de 2003
Lors de la canicule de l'été 2003, le Néron a subi un incendie de plusieurs semaines, phénomène rarissime pour la région. L'incendie a vraisemblablement été causé par la foudre. La sécheresse a permis au feu de se répandre rapidement. Cette situation a conduit les municipalités riveraines à interdire temporairement les sentiers de randonnée à la base du Néron, en raison des risques dus aux rochers déstabilisés par l'incendie. En 2009, certains de ces chemins ont été ré-ouverts.Passé le hameau de Pomarey, nous ne devrions plus être dérangés par les voitures...
Les panneaux ont été mis en place hier. La route est interdite aux véhicules motorisés qui encourent une amende de 130 Euros.
Ce risque d'amende n'aura pas freiné plusieurs voitures que nous trouverons stationnées au sommet.
Si le Col de la Charmette est réputé pour sa tranquilité, c'est un point de départ pour de nombreuses randonnées pédestres... |
Ce col se situe entre la Grande Sure à l'ouest et le Charmant Som à l'est. Les deux ruisseaux naissant à proximité du col et qui descendent, l'un vers le nord et la vallée du Guiers mort, l'autre au sud vers la vallée de l'Isère, s'appellent tous les deux le Tenaison.
Au milieu du col se trouve l'oratoire de Saint-Bruno, qui marquait la limite des possessions du monastère de la Grande Chartreuse.
L'oratoire Saint-Bruno.
Extrait du film, la vie au bout des doigts (1982) : Patrick Edlinger : "Tu vas faire une voie très dure. Tu auras du plaisir justement de l'expression corporelle, la défonce physique qui fait qu'en faite, ça va te créer de petits besoins. Tu vas apprécier en sortant d'une voie un verre d'eau, un sandwich et bon... Ça c'est intéressant à l'époque où l'on vie d'avoir de petits besoins, je crois... Tu as une prise de conscience au niveau des plaisirs simples qui suffisent très bien pour pouvoir vivre.
Il reste quelques tas de neige sur le bord de la route.
Maison située en pleine forêt, à vendre...
Le Néron, toujours...
Toujours cette envie (assouvie) de sorties vélo en Chartreuse en fin d'automne. De bons habits, de la prudence, des belles images et un texte enrichissants. Des plaisirs simples, comme il disait.
RépondreSupprimerJe n'avais encore pas vu d'images de l'incendie récent du Néron. Ce devait être impressionnant de visu. Les pompiers n'ont pas du s'amuser!
Le versant sud de la Chartreuse se prête idéalement aux sorties de fin d'automne... Pour les textes enrichissants, je compose un peu mais copie aussi souvent sur wikipédia.
RépondreSupprimerLe feu date d'aout 2003 (l'année de la canicule). Le feu se voyait de très loin (le Vercors et notamment St Nizier était un observatoire idéal) et l'agglo était parfois dans la fumée... Ce feux représente des dizaines de milliers d'appels téléphoniques au Centre de Traitement d’alerte, un cout pour le SDIS de plusieurs millions d’euros. Le terrain est très escarpé et il s’agissait d’un feu de forêt mais aussi d’un feu d’humus qui couvait en profondeur. Par conséquent notre action était peu efficace. Ce d’autant plus, que ce type d’incendie demeure exceptionnel dans l’Isère. L’incendie à duré 33 jours (et autant de nuit blanche pour les sapeurs pompiers mobilisés dont je faisais parfois parti). Nous étions 200 mobilisés sur le terrain au plus fort de l’incendie Il y a eu 40 largages canadairs et l’on estime à 300 tonnes, l’eau qui était déversée chaque jour sur le Néron.
Pour le reste, je suis tenu au droit de réserve.
http://bdm.typepad.com/photos/incendie_du_neron/001_neron_avant.html
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